Pont-Christ : la belle endormie bourgeonne vers son avenir
Votre guide touristique, vos souvenirs, le hasard d’une balade, vous ont conduit à Pont-Christ. Vous voilà arrivé. Mais quel est ce hameau dont il ne reste qu’un parking difficilement accessible et des pourtours jonchés de ronces ? Nichée au creux de la vallée de l’Elorn, blottie dans son écrin de verdure, Pont-Christ attend. Concentré de patrimoine, le petit village veille sur ses habitants dans une symbiose sans cesse renouvelée. Amis Visiteurs, soyez indulgents. Laissons-lui le temps de recouvrer son éclat. D’ici là, profitons de cette quiétude qu’elle ne cesse de prodiguer dans ses plus simples atours. D’ores et déjà, Nelly et Serge Peronno vous proposent de nouveaux hébergements au Moulin de Brézal. Ils s’inscrivent dans la lignée d’Anne-Marie Menez, de Rose Claire Birac, de Michelle et Arsène Héliez… Tous, résidents de Pont-Christ, ont empreint le site, source d’inspiration pour des générations d’artistes. Quels sont donc ses secrets ?
Pont-Christ : au confluent d’un patrimoine architectural et d’une nature sereine
La richesse de Pont-Christ tient assurément à la convergence des entités paysagères qui composent le hameau : la rivière Elorn, les ruines de la chapelle Notre-Dame de Bon Secours, un pont classé, l’ancien moulin de Brézal, un pigeonnier, une cascade, un étang. Tous s’adjoignent et confèrent au lieu une âme singulière où s’entrecroisent histoire et nature.
Des constructions prégnantes, témoins de l’histoire de Pont-Christ
Edifiée en 1533, la chapelle Notre-Dame-De-Bon-Secours fut consacrée quelques années plus tard par Roland de Neuville, évêque de Léon et devint alors église tréviale. Elle accueillit les fidèles en son sein jusqu’à la fin du XIXe siècle, époque où l’édifice perdit son toit. Les archives portent à conclure que ce dernier s’effondra par vétusté. L’église et son calvaire sont classés depuis 1916. Le site a bénéficié d’un plan de sauvegarde, sur fonds publics, entre 1986 et 1992, à l’instar du pont gothique, voisin, inscrit aux monuments historiques. Ses deux arches actuelles relient les berges de l’Elorn, rivière tirant son nom de la légende éponyme.
Au voisinage immédiat, se dresse le Moulin de Brézal, bâti en 1520, entouré de sa cascade, son étang et son pigeonnier. Lui aussi a fait l’objet de restaurations successives. Four à pain et moulin à farine dans toute l’acception du terme jusqu’au début du XXe siècle (vraisemblablement 1904), il devint restaurant de 1967 à 2007. Il propose aujourd’hui un hébergement touristique. Les fenêtres des étages ouvrent la perspective tout à la fois sur l’étang côté nord et l’ensemble chapelle-rivière, côté sud. À son flanc ouest, le pigeonnier bénéficie d’un nouvel espace aéré tandis qu’à l’est, la cascade se dérobe, pour l’heure, toujours à la vue. Mais doucement, Pont-Christ renaît.
Les rénovations et constructions (telles que celle, actuelle, d’une station d’alerte visant à contrôler la qualité de l’eau de l’Elorn) se réalisent dans le respect de l’environnement naturel.
Des espèces protégées au cœur d'une forêt dominante
Pont-Christ éternisée par peintres et poètes
« À nous était Pont-Christ enfoui dans sa verdure
Le plus joli pays de toute la nature.
À nous étaient ses fleurs, à nous était son ciel
Les jours de douce pluie, son immense arc-en-ciel
Les fenêtres à meneaux, l’eau vive et les fougères »
-Claire Martel – Extrait de Stances à Pont-Christ – 1966
Les veilleurs de Pont-Christ
Historiquement lieu de pardon (jusqu’en 1882), le hameau rassembla la population locale, une fois l’an, lors de fêtes profanes où la bonne humeur était de mise, de 1910 à 1969. Ce dynamisme est intimement lié à l’engagement des restaurateurs successifs établis sur le site (Pont-Christ a compté jusqu’à 3 restaurants au début des années 1970 et ultérieurement une discothèque). Dans cette même veine, Mme Birac qui accueillait également à sa table, initia, avec l’Abbé Urien le retour des célébrations religieuses à Pont-Christ. Ce dernier redonna réellement vie au Pardon, en 1981.
la psallette grégorienne rochoise animait l'office
Dès lors, chaque 15 août, jusqu’en 2009, la messe en chants grégoriens rassembla les fidèles. La petite église ne pouvait recevoir tous les croyants alors chacun s’installait au plus près de la chapelle, comme il pouvait. Pont-Christ rayonnait. Consécutivement à la célébration religieuse, les participants déjeunaient au Moulin de Brézal avant de s’adonner au pédalo ou de cheminer plus tranquillement autour de l’étang. Loin de se limiter au 15 août, chaque week-end voyait revenir une foule de visiteurs profitant du restaurant et d’un cadre remarquable, fruits du travail d’Arsène et de Michelle Héliez qui tenaient alors le Moulin et embellissaient bien au-delà l’ensemble du site. Chacun y trouvait une grande chaleur, de la gaieté et surtout une profonde humanité.
Le Moulin connut ensuite des années de déshérence.
Aujourd’hui, il reprend vie grâce à Nelly et Serge Peronno. Si les travaux ne sont pour l’heure pas achevés, les nouveaux propriétaires proposent d’ores et déjà un hébergement chaleureux, dans cet endroit unique, aux vacanciers.
Citons enfin les veilleurs de l’ombre, à l’image d’André Croguennec à l’origine d’un travail d’orfèvre en terme d’archives, lui-aussi ancien habitant des lieux.
À l’œuvre, tous sont complémentaires. Et de leurs travaux émane un respect commun pour ce site qui les a abrités et leur a prodigué tant de quiétude. À ce même titre, j’en remercie Pont-Christ.